Intervention lors de la Conférence interparlementaire à Bruxelles sur « L’intelligence artificielle et ses impacts futurs »

Si nous pouvons tous nous mettre d’accord sur le fait que l’intelligence artificielle est une invention révolutionnaire, je ne suis pas certain que nos 27 pays s’entendent sur ses finalités et ses enjeux. En particulier en matière d’éducation. Utiliser l’IA à l’Ecole, cela pose au préalable la question de définir ce qu’est l’enseignement. A mon sens, enseigner cela ne veut pas dire renseigner, enseigner ce n’est pas contrôler les connaissances ni les acquis. Enseigner, c’est permettre à l’apprenant de se tromper, c’est permettre à l’enseignant d’être faillible. La machine, en tant qu’assistante pédagogique, en est-elle capable ? Et nous, saurons-nous mettre en place les outils qui le permettront ? Saurons-nous limiter les fonctions de l’IA à l’école de manière à ce qu’elle n’empêche pas l’émancipation de nos enfants, qu’elle ne remette pas en cause leur désir d’apprendre, des risques réels pour nos enfants. Il va nous falloir, collectivement, tout en utilisant cette IA désormais incontournable, résister à ce qu’elle peut provoquer chez nos élèves : une confusion entre le réel et l’imaginaire, l’existant et le possible. Je nous souhaite de réussir et d’aboutir aux objectifs fixés par l’Unesco : l’IA à l’école doit renforcer nos capacités humaines et protéger les droits de l’homme.