Cet automne, il y avait déjà Boris qui a noyé l’Emilie-Romagne, et l’Europe centrale. Mais Les images qui nous viennent d’Espagne sont encore plus impressionnantes.
Emportées puis abandonnées en masse par des flots boueux irrésistibles, les piles de voitures qui bloquent les rues témoignent de la violence et de la dévastation. Si les pertes matérielles sont énormes, le traumatisme humain est terrifiant. Réfugiés climatiques dans leur propre pays, les habitants de la région de Valence, enfin celles et ceux qui le peuvent, quittent leurs villes détruites, où il n’y a plus rien, ni eau, ni électricité, ni internet, ni commerces alimentaires. Rien. Le désert du réel.
C’est tragique. Mais le plus tragique c’est notre impréparation, notre déni, nos aveuglements. Cette « goutte froide » qui a détruit Valence et sa région n’a pourtant rien d’exceptionnel. Ces épisodes font partie du climat méditerranéen rappellent les scientifiques comme l’excellente hydrologue Emma Haziza.
Mais d’une part, leur violence et leur fréquence vont croissantes. Et c’est bien à cause du dérèglement climatique. Et d’autre part nous continuons à ne pas prendre en compte la nature et le climat dans notre occupation du sol, entre urbanisation effrénée, artificialisation des sols, mauvais entretien des rivières, etc.
A chaque fois que le ciel nous tombe sur la tête, les témoignages de solidarité sont magnifiques et racontent une autre histoire que celle de la concurrence économique ou de la brutalité sociale. Mais combien de temps encore allons-nous payer la facture économique et humaine de nos inconséquences ? Le nouveau régime climatique exige que nous changions notre façon de vivre, et notre façon d’habiter la terre.
Il faut changer nos villes.