Pour la première fois à l’Assemblée nationale, à l’initiative de 9 députés issus de la commission Affaires culturelles et éducation et de tous les groupes parlementaires sauf le RN, un panel de citoyens tirés au sort a pu travailler, durant six mois, pour élaborer des propositions qui répondent à cette question : comment protéger nos enfants de l’usage intensif des écrans (télé, tablette, téléphone…) ?
Ce sont de 6 à 18 citoyennes et citoyens tirés au sort dans chacune des 9 circonscriptions choisies qui se sont réunis à l’Assemblée nationale durant 6 mois, à raison d’une fois par mois (à l’exception des congés d’été). Ces personnes étaient issues de circonscriptions rurales, urbaines ou péri-urbaines. Il y avait autant de femmes que d’hommes, des jeunes (à partir de 16 ans) comme des personnes âgées. Cette mixité des profils a garanti une représentation citoyenne variée durant toute la tenue de ce Forum ainsi que l’expression de points de vue différents, voire contraires, mais toujours avec la volonté de trouver des points de consensus.
Durant les rencontres organisées lors de ce Forum, les citoyennes et les citoyens ont eu la possibilité d’échanger avec une quinzaine d’expertes et d’experts qui leur ont permis de mieux appréhender les enjeux liés à l’usage des écrans par nos enfants et adolescents.
Ils ont ainsi été alertés sur les dangers qu’il pouvait y avoir à trop laisser nos jeunes user, voire abuser, des écrans, tant sur le plan de leur santé psychique que sur leur santé physique. Ils ont été informés des méthodes utilisées par les créateurs de logiciels, et des process déjà mis en place pour en limiter les impacts. Ils ont entendu celles et ceux chargés de la sécurité des mineurs, pu comprendre quels étaient leurs pouvoirs et leurs limites.
Toutes et tous les experts auditionnés ont pu témoigner de la complexité de la problématique, de la difficulté de limiter et accompagner ces usages tout en reconnaissant leurs impacts négatifs sur les jeunes lorsqu’ils ne sont pas régulés.
Les propositions de nos citoyennes et citoyens ont donc eu comme objectif de réduire l’utilisation des écrans par les jeunes et d’en améliorer les usages.
Les 6 propositions qui ont été votées à l’unanimité sont :
- Une campagne nationale de sensibilisation accompagnée d’une information systématique à destination des usagers sur les dangers d’un excès d’usage
- Une formation sur les dangers du numérique pour les personnels qui interagissent avec la petite enfance, l’enfance, l’adolescence
- Un programme jeunesse (avec l’insertion de pictogramme pour chaque tranche d’âge)
- Une révision du carnet de santé pour insérer une « charte parentale » pour l’accompagnement des parents avec une information spécifique mieux mise en avant sur le site des « 1 000 premiers jours »
- Des activités alternatives proposées par les collectivités
- Une contribution des acteurs du numérique, des entreprises sur la base du principe pollueur/payeur
- Une restriction du numérique à l’école en réfléchissant à des quotas journaliers afin d’équilibrer les temps numériques et non-numériques selon les classes d’âge.
Cette consultation directe inédite entre les citoyens et leurs parlementaires a permis aux citoyens de mieux appréhender cette problématique et de partager leur expérience avec d’autres citoyennes et citoyens de leurs circonscriptions et d’élaborer des propositions consensuelles dont peuvent désormais s’emparer les parlementaires ayant participé à ce Forum. Ces derniers, forts de ce surcroît de légitimité, vont désormais porter ces propositions dans l’hémicycle, auprès des ministères et dans la société durant les mois à venir.
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