Les bailleurs sociaux de la ville de Paris ont récemment annoncé qu’ils augmenteraient leurs loyers pour l’année 2025. Cette augmentation ira jusqu’à 3,26% au 1er janvier prochain, sans aucune concertation avec les locataires de la capitale. Depuis 2022, les loyers ont augmenté de 10% !
Cette augmentation s’inscrit dans un contexte de hausse constante des loyers, conséquence de la spéculation immobilière depuis le début des années 2000. Depuis, le prix moyen du mètre carré parisien a été multiplié par cinq, et les loyers suivent !
Si le nombre de logements sociaux dans la capitale correspond aux objectifs de la loi SRU, puis de la loi ELAN, ces derniers représentant 25% du parc locatif parisien, leur répartition disparate pose problème. De fait, 71% des demandeurs franciliens déclarent des ressources pouvant prétendre à un logement de type PLAI (logements dits « très sociaux »), tandis que ces derniers ne représentent que 27% des financements entre 2001 et 2023. A l’inverse, si seulement 29% des demandeurs disposent de revenus compatibles avec des logements PLUS et PLI (logements « intermédiaires »), ceux-ci représentent 73% des financements sur la même période.
Les hausses injustes de loyers s’accompagnent donc d’une répartition des logements sociaux qui ne correspond pas aux besoins des demandeurs !
Les bénéficiaires dénoncent pourtant des conditions de vie toujours plus désagréables dans les constructions déjà existantes. A la rencontre des habitant.es de ma circonscription, j’ai par exemple pu rencontrer une mère inquiète pour la santé de ses enfants, fréquemment hospitalisés à cause de crises d’asthme liées à la moisissure se développant sur les murs de leur chambre. Malgré toutes ses plaintes auprès des bailleurs sociaux et des équipes municipales, rien n’a été fait pour l’accompagner. Ce n’est qu’un exemple d’une longue série de témoignages de maltraitance sociale à laquelle aucune réponse politique n’a été apportée.
Dès 2026, une politique municipale du logement social devra prendre des mesures concrètes pour améliorer les conditions de vie des résidents sans piocher davantage dans leur portefeuille. Une fois élue, la gauche devra pousser les bailleurs sociaux à entreprendre des travaux de rénovation quand les habitants le demandent, tout en accompagnant une politique de financement des logements sociaux plus cohérente avec la demande.
A Paris les logiques financières contribuent à fragiliser la cohérence du parc immobilier de la capitale. Avec la multiplication des locations meublées à courte durée, ce sont tous les loyers du parc privé qui augmentent, entrainant une augmentation significative des demandes de logements sociaux. C’est pourquoi la puissance publique doit agir sur le cas des plateformes de locations meublées, en limitant les droits des propriétaires à une location de chambre au sein d’un logement qui est occupé annuellement. Cela permettra d’éviter les acquisitions de logements, voire d’immeubles, pour leur rentabilité financière immédiate, au détriment de la vie de nos quartiers !