As every cell in Chile will tell
The cries of the tortured men
Remember Allende,
And the days before,
Before the army came…
Please remember Victor Jara,
In the Santiago Stadium,
Es verdad –
Those « Washington Bullets » again…
The Clash
album Sandinista
Le jour du coup d’État de Pinochet, Víctor Jara est en route pour l’inauguration chantée d’une exposition avant de rejoindre Allende au palais présidentiel. Il est enlevé par les militaires et incarcéré en compagnie de plusieurs milliers d’autres militants pro-Allende.
Le communiste, compagnon de route du prix Nobel de littérature Pablo Neruda, est alors parqué avec plus de 5000 autres dans l’enceinte sportive transformée en camp de concentration à ciel ouvert.
Il a tout juste le temps d’écrire son dernier poème Estadio Chile qui sera caché et transmis de mains en mains avant que des gradés le reconnaissent. Ces vers inachevés ne sont que douleur : « Nous sommes cinq mille ici (…) Qui souffrent la faim, le froid, la panique, la douleur / La pression morale, la terreur et la folie (…) Chant, tu résonnes si mal quand je dois chanter l’épouvante », parvient-il à rédiger sur un maigre bout de papier.
Les militaires vont faire de lui le symbole à abattre. Il est torturé, roué de coups. On lui écrase les mains en public pour qu’il ne puisse plus jouer de la guitare. Il meurt quelques jours plus tard le corps criblé de 44 impacts de balles.
Il aura fallut attendre 50 ans pour qu’enfin en août 2023, 7 des assassins de Victor Jara soient définitivement condamnés. Ces sept militaires, aujourd’hui âgés de 73 ans à 85 ans, purgeront des peines de 8 à 25 ans de prison.
« Podrán cortar todas las flores, pero no podrán detener la primavera »