On ne devrait pas avoir peur de son assiette. On devrait pouvoir manger en toute confiance, les produits de la terre. Se nourrir de produits sains et naturels, pain, légumes, fruits, viandes, huiles, œufs, laitages, épices… seulement voilà, notre modèle agricole en France et en Europe, n’est pas sain.
Ni pour les producteurs qui travaillent énormément, s’exposent à des produits chimiques coûteux et dangereux, et en plus ne parviennent pas toujours à bien vivre de leur travail. Il n’est pas sain non plus la terre, les rivières, le cycle de l’eau. Et au final, pour nous les consommateurs, qui payons toujours plus cher des produits dont il faut lire les étiquettes en détail pour vérifier leur qualité.
Aux deux bouts de la chaine, c’est toujours « trop ». Trop d’engrais pour doper des sols épuisés. Trop de pesticides et de produits chimiques pour détruire la vie autour des cultures car elle nuit aux rendements. Trop de médicaments pour protéger les vaches, cochons, poulets, trop concentrés dans des fermes-usines énormes. Trop de violence au moment des transports ou de l’abattage. Trop de sucres, trop de sels, trop de nitrites, trop de graisses : trop de transformations industrielles pour des produits standardisés, artificialisés, et parfois douteux. Il paraît qu’on a même retrouvé du cheval dans les lasagnes.
Au fond, c’est toujours trop de pétrole et de produits exportés loin, importés d’encore plus loin. Notre modèle agricole produit trop, gaspille trop, est trop dépendant des marchés mondiaux qui fixent les prix pour les paysans, et trop soumis aux industriels et aux spéculateurs qui font monter les prix dans les rayons des supermarchés.
Pour sortir de cette impasse, manger bio et local, c’est la meilleure solution. Et c’est possible. En Ile de France, qui est une grande région agricole, de plus en plus de paysans font le pari d’une alimentation saine, destinée aux consommateurs locaux. Les deux se complètent, et se renforcent : « Bio », c’est bon pour la vie des sols, pour la nature, pour notre santé et celle des agriculteurs. « Local », c’est moins de pétrole, moins de transports, donc moins cher au final. Et puis c’est retrouver le plaisir de faire la cuisine, de manger des plats savoureux, et de passer ensemble du temps de qualité.
Dans les écoles, les hôpitaux, les restaurations collectives, les cantines solidaires, faire le choix des produits bio et locaux c’est soutenir des producteurs qui prennent soin de nous et de la terre.
C’est retrouver la confiance dans nos assiettes. C’est prendre soin de notre avenir à toutes et tous.
Pour Rodrigo Arenas « Nous le voyons bien dans les 13e et 14e arrondissements, les AMAP sont des acteurs essentiels de l’écologie du quotidien et de la solidarité. Il faut les soutenir et les développer car elles redonnent du sens à notre façon de nous nourrir, elles dynamisent les filières économiques bio et locales et permettent de maintenir des prix abordables pour une alimentation de qualité. Elles organisent aussi le lien entre les familles, les étudiants, les plus démunis – et avec les producteurs. »