L’EVARS, la nouvelle panique morale de l’extrême-droite

Le 5 novembre 2024 j’écrivais à madame la Ministre de l’Education Nationale Anne Genetet, pour l’alerter sur la nécessité de renforcer le dispositif d’Éducation à la Vie Affective Relationnelle et Sexuelle (EVARS). Cette question est restée sans réponse à ce jour.

Au cours du mois de décembre, une nouvelle version du contenu de ce même dispositif sera présentée aux organisations syndicales. Cette nouvelle version, qui présente un déploiement du dispositif de la maternelle au lycée, permet progressivement aux élèves d’assimiler différents aspects de la vie relationnelle.

Un programme déjà contesté ?

Suite aux nombreuses polémiques d’associations conservatrices ayant trouvé écho dans les propos du ministre délégué à la Réussite Scolaire Alexandre Portier, estimant que le contenu du nouveau programme qu’il avait consulté n’était pas « acceptable ». En l’état, il me semble aujourd’hui nécessaire de rappeler l’importance de ces cours, avant tout en tant que parent et en tant qu’élu.

De quoi parle-t-on ?

Pour en revenir aux faits, depuis le 4 juillet 2001, trois séances annuelles doivent être dispensées aux élèves au cours de toute leur scolarité de la primaire au lycée. Pourtant, cette obligation n’est pas respectée sur tout le territoire et environ 15 % des élèves bénéficient de l’EVARS. (rapport du CESE) L’intérêt de ce dispositif de santé publique est avant tout, rappelons-le, celui d’informer au mieux les enfants sur leurs droits fondamentaux (droits à la protection, à l’intimité, au développement indépendant de leur vie relationnelle), dans un objectif d’émancipation et de prévention des risques. Cet enseignement est particulièrement utile dans la détection des enfants victimes de violences sexistes et sexuelles et leur prise en charge par les pouvoirs publics.

Soutenir le personnel de l’éducation

A l’heure où la seule préoccupation des opposants à l’EVARS est celle d’entretenir les peurs et les fantasmes à son sujet, Anne Genetet a préféré accorder une interview très rassurante avec le Journal du Dimanche sur le contenu du nouveau programme à paraître, avant d’avoir un mot pour les enseignants en première ligne face aux offensives réactionnaires. Conjointement à une dégradation de la médecine scolaire, à une mauvaise formation des personnels concernés se faisant de plus en plus hors du temps scolaire, les professeurs, souvent bénévoles, s’auto-censurent parfois face à de potentielles réactions parentales alimentées par la désinformation. Il est de notre rôle de les soutenir et de les accompagner dans les difficultés qu’ils pourraient rencontrer. Il en va ainsi de l’épanouissement, de la santé et de la sécurité des enfants. L’EVARS est un sujet à la croisée de plusieurs problématiques auxquelles je suis attaché et devant lesquelles je saurai me montrer exigeant, y compris en cas de nouvelle ministre.