Trump, la France et l’Amérique latine : une nouvelle histoire à raconter

Avec l’élection présidentielle américaine qui s’est tenue ce 4 novembre 2024, le retour de Donald Trump acte l’émergence d’un nouvel ordre international. Cette victoire n’a évidemment rien d’anecdotique, elle aura des conséquences importantes sur notre vie en France, en Europe et dans le monde.

C’est d’abord et avant tout la victoire des mensonges diffusés en boucle sur les réseaux sociaux, de la violence politique et de l’argent des milliardaires américains. Cet événement renvoie également à une série de problématiques contemporaines qui se posent aux classes populaires américaines et européennes : les ravages de la désindustrialisation, le manque de services publics et les effets politiques de l’inflation sur les biens alimentaires et sur les produits énergétiques.

C’est ensuite un risque fort sur les relations internationales qui seront déstabilisées si le nouveau Président met en œuvre son programme. Il l’a déjà montré en se retirant de l’Accord de Paris sur le climat et en affaiblissant financièrement l’Organisation des nations unies lors de son premier mandat. Il sera désormais en mode XXL en déstabilisant des régions entières du globe, de l’Europe centrale et du Proche-Orient, ainsi qu’en Amérique latine.

C’est enfin une quasi-agression à l’encontre de l’Amérique latine : en « déportant » massivement des personnes migrantes et en militarisant la frontière méridionale, il fragilise l’Etat mexicain. Après avoir déstabilisé politiquement la région et mené une concurrence économique forcenée, les Etats-Unis visent désormais à imposer leur propre ordre migratoire, à l’opposé des intérêts de tous les autres pays du continent.

N’oublions pas que la France est une puissance de la région Amérique latine et Caraïbes. Nous y sommes présents, en Guyane, en Martinique, en Guadeloupe, à Saint-Barthélemy et à Saint-Martin. Nous devons y défendre nos intérêts vitaux et notre agenda. C’est pourquoi, face à l’émergence d’une puissance désormais révisionniste, il convient de renforcer nos liens avec les Etats latino-américains, et ce en faveur d’un agenda progressiste de part et d’autre de l’Atlantique.

Les enjeux de contrôle et de garantie des conditions de migrations, la lutte contre les inégalités mondiales et la bifurcation écologique doivent être les marqueurs des nouvelles relations à construire entre la France et l’Amérique latine.