Lors de son déplacement au Chili, Rodrigo Arenas a rencontré les responsables de la communauté Mapuches à Temuco, principale ville de l’Araucanie région où un habitant sur trois est un Mapuche.
Les Mapuches, «Peuple de la terre», est la nation autochtone la plus importante du Chili. Dans le sud du Chili, voilà 200 ans que des Mapuches dénoncent l’accaparement et la vente de leurs terres ancestrales par l’État. Après des siècles de racisme et de discrimination, elle aspire à une véritable reconnaissance.
Le retour de la gauche au pouvoir n’y a pour l’instant rien changé.
Pour José Quidel chef spirituel Mapuche « on veut nous démapuchiser, faire sortir le Mapuche en nous, Nous ne faisons pas vraiment partie du Chili, c’est comme si nous étions un kyste”. La constitution actuelle du Chili (édictée en 1980 sous la dictature) ne mentionne pas du tout les peuples indigènes. Cela pourrait changer, puisqu’une assemblée constituante paritaire hommes-femmes et avec des sièges garantis pour les Autochtones s’affaire à réécrire ce document fondateur du pays.
A chaque élection, les candidats à la présidence promettent toujours de résoudre le problème autochtone, mais à la fin, rien ne se passe. Il y a de bonnes raisons pour les Mapuches d’être méfiants,
Sur les enjeux fondamentaux : la restitution des terres et une forme d’autonomie, le dialogue n’a rien donné. Ce qui amène certains Mapuches à opter pour l’action violente. C’est notamment le cas de la CAM (Coordinadora Arauco-Malleco) dont le chef, Juan Pichun a déclaré que la voie politique ne donne plus rien. « Nous voulons que les entreprises forestières partent parce qu’elles ont causé beaucoup de dommages écologiques, environnementaux, culturels, philosophiques tout en dépossédant notre peuple ».
Face à l’impasse, le conflit autour de la restitution des terres a entraîné ces dix dernières années une escalade des attaques de groupes armés, contre l’industrie forestière principalement : vols de bois, véhicules incendiés, équipements endommagés…. Le gouvernement chilien a répliqué en décrétant l’état d’urgence et en envoyant les forces armées. Résultat : plus de 200 attentats et plus de 30 morts en 2021.
Pour Rodrigo Arenas « La révision de la constitution du Chili est une occasion unique pour faire inscrire dans le marbre la reconnaissance des premières nations comme une composante à part entière du peuple chilien et permettre la restitution des terres volées. »
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