A à peine 6 semaines de la prochaine rentrée scolaire, alors que la France entre dans une 4e vague de Covid, Jean-Michel Blanquer est aux abonnés absents.Si le monde politique s’occupe aujourd’hui de savoir si les soignants seront obligés de se vacciner et s’inquiète de la façon dont on devra se servir du passe sanitaire, on ne sait rien de ce qu’il va se passer pour les enfants.

Certes, une grande campagne de vaccination à destination des plus de 12 ans devrait avoir lieu dès la rentrée – notons au passage que l’on ne sait rien des moyens qui permettent de vacciner les 6 millions de collégiens et de lycéens. Certes, le Premier ministre nous assure que le passe sanitaire ne sera pas appliqué à l’Ecole. Mais que se passera-t-il pour tous les jeunes qui ne seront pas vaccinés, quelqu’en soit la raison ? Ces collégiens et ces lycéens non vaccinés pourront-ils être évincés d’un cours à l’avenir par un enseignant inquiet ? Pourront-ils aller à la piscine (ou le Pass est requis) quand on sait que l’apprentissage de la natation est obligatoire ? Pourront-ils faire partie de la sortie scolaire organisée par un enseignant qui, dans le cadre de la liberté pédagogique, souhaite emmener sa classe au musée ou au cinéma (ou le Pass est aussi requis) ?

Ces questions ne sauraient être résolues dans l’urgence. Organiser la sélection, la discrimination entre les élèves est impensable. Mais elle se fera nécessairement si ces problèmes ne sont pas débattus en amont. Il n’est pas question non plus que le gouvernement organise une école à 2 vitesses, sans le dire. C’est pourquoi, toutes les parties concernées doivent en échanger et il doit y avoir y un débat parlementaire pour trancher ces questions. Autrement dit, il est urgent que le ministère cesse de jouer l’autruche ! C’est aujourd’hui qu’il faut organiser une rentrée scolaire digne des valeurs de notre République.